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Lefour utilisé par Jean-Baptiste Nini après la restauration de 1847 et de 1877, fin XIXe siècle ?

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Situé au lieu des Places, le four de Jean-Baptiste Nini, visible sur la carte postale, était peut-être celui utilisé pour la cristallerie. La forme conique est empruntée aux fours construits en Angleterre, les Britanniques ayant été des précurseurs dans la fabrication du cristal au plomb. C’est d’ailleurs un Anglais arrivé cinq ans avant Jean-Baptiste Nini, le maître verrier Robert Scolt Godefroi qui expérimente le premier le procédé sur le sol français. La cristallerie de Chaumont acquiert ainsi au XVIIIe siècle une grande réputation d’autant plus que cette production en série est destinée à être commercialisée. Le four dit de Jean-Baptiste Nini est vraisemblablement plutôt celui utilisé par le maître verrier Robert Scolt Godefroi car il correspond au modèle de cristallerie anglaise figuré sur une gravure dans l’un des volumes de planches de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert publiée au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Le contrat de 1772 évoque déjà l’existence de plusieurs fours à Chaumont et le projet de construction d’un « un petit four à la mode des faiseurs de carreaux à Paris » destiné à Jean-Baptiste Nini à qui est principalement confié la gravure du cristal et la formation des futurs ouvriers de la cristallerie. Le sculpteur consacre le reste de son temps à la réalisation de médaillons sculptés en terre cuite qui ont fait sa réputation.

L’article 9 du contrat précise encore que « la présente société finira par la mort du dudit Sr Nini seullement ». L’année même du décès de Jean-Baptiste Nini en 1786, la cristallerie royale du Creusot s’est dotée de deux fours coniques répartis symétriquement dans la cour du château de la cristallerie dont la construction a été confiée par Louis XVI à la reine Marie-Antoinette. 

Après la mort de Jean-Baptiste Nini sans doute et avant 1847, le four de Chaumont a été privé de sa cheminée et coiffé d’une toiture à coyaux - à l’imitation de celles des tours du château. Ensuite une autre couverture à mi-hauteur a encore transformé l’apparence du bâtiment lors de la construction des écuries entreprise par l’architecte Paul-Ernest Sanson en 1877.