Accueil Archives départementales Trésors des archives Les documents du mois Épidémies et contagion au fil des siècles

  • Ajouter au panier
  • Envoyer la page à un ami
  • Imprimer
  • Épidémies et contagion au fil des siècles

    Contamination, confinement, épidémie… Autant de termes que l’on entend beaucoup ces dernières semaines. Les archives départementales vous proposent un coup d’œil dans l’histoire, à travers quatre focus relatifs aux maladies contagieuses aux XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Commençons cette semaine par les XVIe et XVIIe siècles ! 

     

    1515 : Une boucherie pour les confinés du Bourgneuf à Blois

     

    Sous l’Ancien Régime, la boucherie est une prérogative seigneuriale et l’installation d’un étal de boucherie répond à une réglementation stricte. En 1515, les quatre faubourgs de la ville de Blois (Saint-Jean, Vienne, Foix et Bourgneuf), sont chacun dotés d’un étal de boucherie, sauf le Bourgneuf. C’est pour pallier ce manque que la reine Claude de France décide d’un fonder un.

    Il s’agit bien sûr de faciliter la vie des habitants, mais cette fondation répond aussi à des critères sanitaires : l’acte, issu du fonds du couvent des Véroniques de Blois (44 H 5) explique que c’est par le Bourgneuf qu’arrivent « la plus partz des laboureurs et gens des villaiges contiguz [...] venans du quartier de Beausse, dont il advient souventeffois plusieurs pestes, mortallitez et autres dangereuses malladies, et que a ce moyen les habitans dudit forsbourg […] sont par mainteffois privez et leur est interdict d’aller ou venir en ladicte ville tant pour avoir et achepter chairs que aussi pour recouvrer autres nécessitez que journellement leur surviennent » : en clair, ce quartier est souvent touché par les épidémies en raison des communications avec les villages de Beauce. En ce cas, les habitants sont confinés dans leur quartier sans pouvoir se ravitailler dans le reste de la ville : la création d’une boucherie sur place facilitera l’approvisionnement et les habitants pourront « rester chez eux » !

     

    Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

    Vue de Blois, XVIIe siècle (cote 33 Fi 2) : au nord, au-delà de la porte Chartraine, près du cartouche « Blois », le Bourgneuf avec l’intersection des futures avenues de Vendôme et de Châteaudun.

     

     

    1632 : Le curé de Rhodon quitte sa paroisse pour fuir la peste

     

    L’épidémie de peste de 1631 à Blois est sans doute la plus mortelle qu’ait connu le département, avec un bilan qui s’élève probablement à plusieurs milliers de victimes. La maladie n’épargne pas les plus petites paroisses, comme Rhodon. Dans le registre paroissial, le père Journel, curé, tient le macabre décompte des victimes dans un « Mémoire de ceux qui sont morts de la contagion l'an 1632 ». La première victime meurt fin mai, le lendemain de la Pentecôte. Fin juin, le curé, craignant la contamination, quitte le bourg pour une hutte préparée pour lui par les seigneurs de Villegomblain. Il ne regagne sa paroisse que le 16 septembre, une fois l'épidémie terminée : on ne relève pas moins de 47 victimes.

     

    Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

    Extrait du registre paroissial de Rhodon (cote E-dépôt 188/5)

     

    Retrouvez la transcription de l’extrait dans le dictionnaire du Vendômois, t. III, p. 172-173, article Rhodon (p. 89 du pdf) : http://www.vendomois.fr/societeArcheologique/ressources/livres/saintVenant/saintVenant-tome3.pdf