Née au Havre en 1887, elle arrive en 1917 à Vendôme où elle enseigne le dessin aux jeunes filles du collège. Son temps libre se passe en visite d’édifices religieux. Elle découvre, dessine et peint, étudie les fresques murales avec le concours de l’abbé Plat, président de la Société archéologique du Vendômois.
Sans voiture, logeant chez l’habitant en l’absence d’hôtel, elle dégage les fresques dissimulées sous des badigeons de plâtre, juchée sur une échelle ou des échafaudages instables, allongée ou couchée pour atteindre les œuvres difficiles d’accès et mal éclairées.
Son champ de prospection jusqu’en 1940 englobe les églises situées à proximité de Vendôme telles Villiers, Lunay, Rhodon et Areines. Ensuite, jusqu’en 1964, elle s’aventure au-delà et s’arrête à Saint-Bohaire, Saint-Arnoult, Tourailles, Couddes, etc.
La correspondance avec le docteur Lesueur trahit son investissement, à près de 70 ans, pour la connaissance et la préservation du patrimoine, même au prix de sa santé. Parlant de ses travaux en cours sur l’église de Saint-Arnoult, elle écrit : « C’est la dixième église dans laquelle je dégage ou j’achève de dégager des peintures, et je pense que c’est déjà un record assez honorable. Je ne sais si j’aurai encore l’occasion ou la possibilité de l’améliorer car les années qui s’accumulent sur moi n’améliorent certes pas mes forces et ma résistance physique pour un travail aussi épuisant ».
Suzanne Trocmé s’éteint en 1971. Ses travaux ont été publiés dans les mémoires des sociétés savantes et dans le Bulletin monumental.Ses relevés sont conservés au Musée des Monuments français, aujourd’hui Cité de l’architecture et du patrimoine du palais de Chaillot.