• 26 septembre 1914

    26 septembre

    Je reçois, ce matin, la carte suivante de l’abbé Perly :

                                      « 21 - 9 - 14

    Cher Monsieur

    Toujours vivant ; au moment où je vous écris la chose est vraie ; sera-ce vrai quand vous recevrez ce mot ? Je l’espère. En tous cas je suis en parfaite santé et dans des conditions très avantageuses, qui, parfois, me fait honte et désirer une autre place que la mienne. Si Marcel est encore à Blois, le voyez-vous ??

    Je suis toujours très affectueusement vôtre en N.S.

                              Signé : Joseph Perly »

    Je reçois, également, une carte postale illustrée

    « l’église de Jessains (Aube) » avec ce libellé :

    « 5e corps d’armée

    5e section d’infirmiers militaires

    Train sanitaire improvisé n°2

    Jessains (Aube) 18 sept. 1914

    Station ! Arrêt !

    Bonnes amitiés.

             Signé : Paul Verdier. »

    Le brave Paul !

    La bataille de l’Aisne continue toujours.

    Le Saint-Père - dit-on - a adressé une protestation à l’empereur d’Allemagne, ainsi qu’à son compère, celui d’Autriche, pour la destruction des églises catholiques et notamment de la cathédrale de Reims.

     

    Guillaume II

     

    Le Kaiser Guillaume II, 1914.- Agence photographique Meurisse.- Gallica.bnf.fr / BNF, département Estampes et photographie, EI-13 (2531)

     

    Or, ce jour, on dit que les Allemands recommencent à bombarder la merveilleuse basilique.

    Les misérables ! Les misérables !

    Ils s’attaquent à Dieu et à son représentant sur la Terre, et n’écoutent pas les sages protestations qu’Il leur adresse par la bouche de Benoît XV.

    Si Notre-Seigneur revenait sur la terre et que - dans sa grande bonté - il leur donnait des conseils, prenant la défense des faibles et des justes que nous sommes, contre les oppresseurs et les barbares qu’ils sont, ils Le fusilleraient…