3 janvier

Journée de supplications, en union avec l’Angleterre.

À la demande de Sa Majesté le roi d’Angleterre, Georges [Georges V], ce jour a été choisi pour appeler les bénédictions de Dieu sur les armées alliées. Dans une lettre au cardinal Luçon, archevêque de Reims, le cardinal Bourne, archevêque de Westminster, demanda aux catholiques de France de s’unir aux catholiques d’Angleterre dans ce jour de prières. Dans une lettre à l’épiscopat français le cardinal Luçon demanda de prier, en union avec nos alliés, en ce jour choisi du 3 janvier.

Le cardinal Luçon, archevêque de Reims, 1915.- Agence photographique Rol.- BNF, [Rol, 45163]

Et aux vêpres –ce soir – dans toutes les églises et chapelles de France – suivant la demande du cardinal Bourne – les litanies des saints sont chantées et la consécration de la France au Sacré-Cœur est faite.

À la cathédrale – où je vais – la procession du clergé, présidée par monseigneur notre évêque, se déroule au chant des litanies des saints, et la consécration au Sacré-Cœur de Jésus est lue en chaire par M. l’archiprêtre[1].

Puisse le ciel entendre nos supplications, nous en avons besoin.

Mais quelle triste figure fait notre gouvernement, celui que s’est donné la France, auprès des autres puissances qui – toutes – implorent Dieu ! En France ce sont les catholiques qui implorent Dieu, ce n’est pas la France. Ce sera la France quand le gouvernement de la France aura enfin compris ce qu’il doit à Dieu, et – qu’au nom de ce gouvernement– des prières officielles seront faites. Tout est là, et il est temps de le dire nous ne nous sauverons pas nous-mêmes, de nos propres moyens. Actions héroïques, sacrifices, dévouements, tout cela si beau, si sublime, ne servira en rien la cause de la victoire sans l’aide de Dieu. Dieu seul peut nous sauver.

Il nous sauvera quand il le jugera utile, et s’il le juge utile.

À la France de le supplier de nous donner la victoire et la paix.

[1] M. l’abbé Hénault