11 décembre 1914

« Je reçois ce matin une lettre bienvenue, qui me cause – comme toujours – la plus sincère joie. Elle me vient de mon très excellent et si bon – oh oui ! si bon ami, monsieur Humbert de Bellaing, du château du Buisson, par Saint-Ouen [les-Vignes] (Indre-et-Loire) : « Mon cher ami J’ai lu et relu votre bonne lettre avec bien de l’intérêt. Je vois que vous êtes à la tête des ouvriers qui reconstruisent notre belle France. Je dis notre belle France….combien nous devons être fiers d’être Français quand nous nous comparons aux autres peuples et aux sauvages et aux lâches que nous combattons et vaincrons avec l’aide du bon Dieu. Que d’infamies ils ont commis ! Nous ne pourrons jamais nous venger d’eux, c’est à dire leur rendre ce qu’ils nous ont fait, car nous avons le cœur trop haut placé pour commettre de pareilles lâchetés ; nous attaquer à des femmes, des enfants, des vieillards sans défense ! Ils se sont rendus odieux dans le monde entier. Mon fils aîné, Jacques, le religieux, est aumônier à l’ambulance de Marmoutiers près Tours. Jean est revenu très fatigué de la bataille de la Marne, trois de ses camarades sont morts des suites de marches forcées. Il est encore à Tours et conduit une auto pour l’approvisionnement de l’armée, en attendant qu’il soit envoyé plus loin. Paul qui a été réformé passe le conseil de révision mardi prochain ; à la volonté du bon Dieu qui nous a déjà tant protégé. Mes chers petits vont bien… »

Carte patriotique.- 1 J 476/17. AD41