Accueil Centenaire 1914-1918 Le Journal quotidien de Paul Legendre (1914-1915) Août 1914 26 août 1914
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26 août 1914
26 août – 25e jour de la mobilisation
Ah ! non, les nouvelles de la guerre ne sont pas bonnes. Retraite encore en Haute Alsace ; des troupes allemandes pénètrent dans la région de Roubaix-Tourcoing.
D’autre part voici, qu’en pleine guerre, le ministère démissionne. Le ministère - avoue-t-on - n’était composé que de nullités - ou en partie ! Charmant. Alors on admet que la République fasse appel à des gens nuls qui - même en temps de paix - peuvent mettre la France à la ruine ? C’est délicieux. Doux régime dirait Forain[1].
Viviani remet donc sa démission (pour quelle cause ?) – on l’ignore, mais on le saura un jour ; Poincaré accepte, bien entendu.
Le nouveau cabinet est ainsi composé :
M. Viviani, président du Conseil, sans portefeuille.
Viviani [portrait à son bureau de travail].- Agence photographique Rol.- Gallica.bnf.fr / BNF, département Estampes et photographie, EST EI-13 (324)
Briand, vice-président, Justice.
Monsieur Briand.- Ministre de la Justice (1914).- 6 Fi 306/8. AD41
Malvy, Intérieur.
Delcassé, Affaires étrangères.
Millerand, Guerre.
Augagneur, Marine.
Doumergue, Colonies.
Ribot, Finances.
Thomson, Commerce.
Sembat, Travaux publics.
David, Agriculture.
Sarraut, Instruction publique.
Bienvenu-Martin, Travail.
Dalimier, sous-secrétaire d’État aux Beaux-arts.
Jules Guesde, sans portefeuille.
La trouvaille de Viviani et de Jules Guesde, sans portefeuille est merveilleuse ; pour une trouvaille c’en est une. Quant à la présence de Briand à la Justice, c’est un comble, en d’autres temps moins douloureux ce serait une provocation. La présence de Augagneur à la Marine est une plaisanterie de mauvais goût. Sembat et Jules Guesde sont deux intelligences, mais combien dangereuses. Delcassé, Millerand et Ribot sont vraiment à leurs places respectives.
Enfin !
L’après-midi - avec Robert - alors qu’il pleut, nous allons aux Montils par le train électrique et - comme il ne pleut plus - nous revenons à pied par la forêt, il fait délicieux. Dans une allée sous-bois, au détour d’une clairière, nous rencontrons une biche et un cerf… je préfère cette rencontre à celle de deux Uhlans.
[1] [Dessinateur satirique]
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