Accueil Centenaire 1914-1918 Le Journal quotidien de Paul Legendre (1914-1915) Août 1914 17 août 1914
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17 août 1914
17 août – 16e jour de la mobilisation
Un Blésois, de la rue Clérancerie (de Vienne par conséquent), habitant Paris et nommé L. Jumaire, a, dans une heure d’inspiration patriotique, composé un chant, qu’il vend - lui-même - au profit de la caisse des blessés. Il vient me vendre son œuvre et lui en achète un exemplaire pour 10 centimes. Ce n’est pas ruineux.
Les vers en sont naïfs et douteux, mais il faut voir l’idée - toute patriotique de ce brave homme, actuellement réserviste au 39e territorial.
Je cite sa chansonnette - car il intitule son œuvre = chansonnette.
La voici :
Armée de la Loire
39e territorial, 313e et 113e de ligne
Sus aux allemands
chansonnette patriotique
air : sous les ponts de Paris.
1er couplet
Guillaume le Sauvage
vient de nous déclarer
une guerre effroyable
pour nous intimider.
mais nous veillons avec action
tranquillement et sans perdre la tête
sur nos canons et nos munitions
nos ports, nos ouvrages militaires
Refrain
Guillaume le conquérant
s’est trompé étrangement
sur la valeur de nos petits troupiers
nos artilleurs et nos fiers cavaliers,
nos chefs, nos intendances
qui travaillent pour la France
purgeront notre cher paysde ces Allemands maudits
2e couplet
Les Français, c’est notoire
ont le cœur sur la main
car toujours dans l’Histoire
on en trouve le chemin
seront unis et bons amis
des Russes, des Anglais et des Belges
car nous devons en tous pays
désarmer ne doit pas être un rêve.
Refrain
L’Alsace et la Lorraine
seront bientôt reprises
elles reviendront en territoire français
nous quitteront plus serons à nous à jamais
nos chers petits soldats
qui vont tomber là-bas
seront gravés et héros batailleurs
salut à vous honneur !
3e couplet
Nos femmes et nos mères
Sont aussi à l’honneur.
Nous aident à faire la guerre
et pensent à leurs malheurs.
L’abnégation, résolution
sont leurs qualités de Françaises
en nous aimant en nous soignant
et gardant nos chers petits enfants.
Refrain
L’Union des femmes de France
en ces jours de souffrance
seront pour nous un encouragement
et notre espoir est à tous certainement
de revenir vainqueurs,
mettre fin à cette horreur
qu’est la guerre en pays civilisé
vive l’humanité !
L. J.
Blois, le 8 août 1914.
L’auteur a cru devoir ajouter S.V.P. « Traduction et reproduction réservées ».
Les vers en sont plus que douteux, si même vers il y a, et je respecte, scrupuleusement, la ponctuation et l’orthographe. Je ne cite donc cette « chansonnette » qu’au point de vue strictement régional et documentaire.
Nos troupes enlèvent Ste-Marie-aux-Mines et occupent le Donon, font un millier de prisonniers, prennent 12 canons et 8 mitrailleuses. La ligne d’avancement en Lorraine annexée est de 6 à 8 kilomètres. Nous occupons Schirmeck, après un violent combat. En Alsace nous demeurons fortement appuyés sur la ligne Thann, Cernay et Dannemarie. « Les forces allemandes se retirent en grand désordre vers le nord et l’est » dit la dépêche.
Télégramme officiel, 17 août 1914.- 8 Rv 90 / AD41
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