Source : gallica.bnf.fr

Nous sommes au début des guerres de religion. Après quelques temps d’apaisement, la guerre reprend fin 1567 : le parti protestant s’organise autour de Chartres et d’Orléans tandis que la Touraine accueille les catholiques royaux. Le 7 février 1568, le capitaine Boucard après s’être emparé de Beaugency, met le siège devant Blois. La ville négocie sa reddition mais pendant plus d’un mois, les troupes huguenotes se livrent au pillage et aux massacres, aussi bien à Blois qu’aux alentours. Les établissements religieux sont particulièrement touchés : à l’abbaye Saint-Laumer, les reliques sont brûlées et éparpillées dans les latrines, au couvent des Cordeliers, les religieux sont assassinés et jetés dans le puits du couvent ; même une simple église paroissiale comme celle de Saint-Denis-sur-Loire voit ses registres paroissiaux détruits. La paix de Longjumeau du 23 mars replace la région sous l’autorité royale. De cet épisode de la 2e guerre de religion, Blois mettra longtemps à se relever : l’ambassadeur vénitien Lippomano décrit dix ans plus tard la ville, notamment les églises, comme ravagée et au début du XVIIe siècle, on répare encore des toitures. L’expression « foi Boucard » désignera pendant longtemps en Blésois la parole trahie et la mauvaise foi.