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  • Les documents de mars 2016 : 1725-1733 Stanislas Leszczynski, un roi de Pologne à Chambord

     

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    Jean Népomucène confessant la reine Sophie de Bavière, Cathédrale Saint-Louis de Blois.

    Photographie : CAOA de Loir-et-Cher

     

    Il y a 250 ans, le 23 février 1766, mourait à Lunéville Stanislas Leszczynski, roi de Pologne de 1704 à 1709 et duc de Lorraine et de Bar à partir de 1737.

    Rapidement déchu de son royaume de Pologne, Stanislas doit l'essentiel de sa renommée au mariage contracté en 1725 entre le roi de France Louis XV et sa fille, Marie Leszczinska.

    Le mariage, qui ne manque pas de surprendre les contemporains, conduit au déménagement de Stanislas et de son épouse, Catherine Opalinska. Jusqu'ici réfugiés à Wissembourg, ils sont installés par Louis XV au château de Chambord, à une distance raisonnable de la cour royale : le roi ne tient pas à ce que Stanislas interfère dans les affaires du royaume. Le roi déchu de Pologne et sa cour arrivent à Chambord le 20 octobre 1725 et trouvent un château en plutôt mauvais état, même si des travaux sont rapidement ordonnés par Louis XV.

    Nous vous proposons de découvrir une lettre acquise en 2011 adressée par Stanislas à « [son] très chère Comte », peut-être Léonor Marie du Maine, comte du Bourg (1655-1739) [cote 1 J 423]. C’est en tout cas à un familier que le roi s’adresse. Arrivé depuis un peu plus d’un mois à Chambord, il n’hésite pas à lui faire part de ses états d’âme : il s’étonne des reproches qui lui sont faits sur la pratique religieuse imposée à sa cour et déplore le regard préconçu porté sur lui : « tout le Royaume m'examine et avant que de me cognoistre me définie comme il luy plaist », explique-t-il, et  « il n'y a pas un je crois de la nation qui ne me veulle façonner à son  goût ». Il regrette l’absence de son ami, qui avait toujours été de bon conseil lors de son séjour à Wissembourg.

    Stanislas joint à sa lettre une copie de ses« ordonnances faites par sa majesté le roy de Pologne pour estre observées dans sa cour à Chambort ». Ce règlement religieux a, semble-t-il, valu à Stanislas d’être comparé à l’Inquisition, ce dont il se lamente dans sa lettre. Ce document est précieux pour la connaissance de l’organisation religieuse à Chambord durant le séjour de Stanislas. Les offices religieux sont quotidiens et obligatoires et toute absence non justifiée d’un membre de la cour lui vaudra une retenue sur ses gages. De la même façon, les confessions et communions sont obligatoires, et tout manquement à cette règle est passible d’une forte amende. Stanislas explique dans sa lettre que « que le débordement de mes domestyques estoit si grand que j'ay cruyes [cru] par ce moyen les contenir ». Mais Stanislas est également un souverain très dévôt. Au cours de son séjour en Loir-et-Cher, il fréquente assidûment l’évêque de Blois et offre à la cathédrale des reliques ainsi qu’un tableau, encore visible de nos jours, représentant saint Jean Népomucène confessant la reine Sophie de Bavière. Stanislas quitte définitivement Chambord en 1733, après un séjour de huit années.

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