• Le pont de Blois s’est effondré

    En 1716, on est en plein chantier à Blois. Depuis le rude hiver de cette même année, on ne peut traverser la Loire qu’en bateau, et non sans périls.

     

    Au début du mois de février, cela faisait six semaines que le fleuve, comme les rivières alentour, était pris par les glaces et que l’on passait d’une rive à l’autre comme à pied sec. Mais le 5 février, à 5 heures du soir, « la fureur des glaces », dit un témoin, et les eaux gonflées par le début de débâcle emportent treize des vingt arches que compte le pont. Disparaissent boutiques, moulins, tour fortifiée et chapelle Saint-Fiacre édifiés sur l’ouvrage, comme il était d’usage sur les ponts médiévaux.

     

    La communication avec le faubourg sud est coupée et l’émotion est considérable dans la ville. Cette catastrophe marque pour Blois la fin d’une époque : Jacques Gabriel, architecte du roi, premier ingénieur des Ponts, conçoit en amont de l’ancien pont un ouvrage moderne, sans maisons et à l’élégante courbure en dos d’âne. Il assied sa réputation dans cette construction financée par le trésor royal et voulue pour être l’un des plus beaux ponts du royaume.

     

    Tout autour, le visage de la ville change : des quais remplacent les anciens remparts, le mail est aménagé et planté ; vers le sud, on percera plus tard une avenue.

     

    Au printemps 1724, on passe de nouveau la Loire à pied et seuls les outrages des guerres, en 1871, 1940 et en 1944, toucheront le pont Gabriel. 

     

    Plan et élévation du pont de Blois (1717), 1 Fi 303

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    • © AD 41 - 1 Fi 303
    • © AD 41 - 33 Fi 250