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Documents du mois de juin 2016 : le certificat d'études primaires
Le diplôme du certificat d’études primaires élémentaires, de grand format et richement illustré, rappelle la solennité et le prestige de l’examen (AD 41 33 Fi 691).
LONGÉVITÉ ET PRESTIGE
Dans une circulaire du 20 août 1866, Victor Duruy, ministre de l’instruction publique, recommanda de délivrer un certificat d’études primaires « aux élèves quittant l’École pour n’y plus rentrer », en précisant « qu’il conviendrait de ne le remettre qu’aux élèves qui auraient subi avec succès un examen portant au moins sur l’enseignement obligatoire ».
Le certificat d’études primaires ne devint un examen national qu’avec l’arrêté ministériel du 16 juin 1880 qui le réglementa et la loi sur l’enseignement primaire du 28 mars 1882 qui rendit obligatoire son organisation.
Tant que la plupart des élèves effectuèrent toute leur scolarité à l’école primaire, le certificat d’études fut le seul diplôme qu’ils pouvaient obtenir, et la valeur qu’on lui attribuait était immense.
Mais dès 1941, les meilleurs élèves furent incités à poursuivre leurs études dans les lycées, les collèges ou les cours complémentaires. L’obtention du certificat d’études primaires devenait alors facultative (voire déconseillée) ou ne marquait plus que la fin d’une scolarité écourtée. Une circulaire ministérielle du 31 mai 1948 rappela « énergiquement aux instituteurs que normalement le certificat d’études primaires est l’examen qui consacre la fin de la scolarité obligatoire et que seuls les élèves qui ne désirent pas continuer leurs études doivent être engagés dans cette voie ».
La réforme de l’enseignement entreprise en 1959, en permettant à tous les élèves d’accéder à l’enseignement secondaire, accéléra le déclin de cet examen qui fut supprimé en août 1989.
UN EXAMEN DIFFICILE
Tel qu’il a été réglementé en juillet 1888 par les dispositions additionnelles à l’arrêté du 18 janvier 1887, le certificat d’études primaires élémentaires (ainsi dénommé pour le distinguer du certificat d’études primaires supérieures créé en décembre 1882) comportait des épreuves écrites (dictée « pouvant servir d’épreuve d’écriture », questions d’arithmétique et rédaction) et des épreuves orales (lecture expliquée et récitation, questions d’histoire et de géographie).
Au cours de sa longue existence, le certificat d’études primaires a évidemment subi quelques retouches qui ont modifié la liste et la nature de ses épreuves, tantôt atténuant, tantôt accentuant la difficulté de l’examen (par exemple, en juillet 1917, sont apparues des épreuves supplémentaires : des questions « relatives à l’intelligence du texte » de la dictée, « l’exécution d’un chant » et « un exercice très simple de gymnastique »). Toutefois, les subtilités orthographiques de la dictée ont toujours fait d’elle une épreuve ardue et redoutée (la note zéro est éliminatoire !), tandis que les questions d’histoire et de géographie n’ont jamais cessé d’exiger des candidats des connaissances quasiment encyclopédiques.
EN LOIR-ET-CHER
Un certificat d’études primaires départemental a été créé en 1877. Toutefois, les plus anciens procès-verbaux de l’examen conservés par les Archives départementales en sous-série 2 T sont ceux de la session 1880.
Les rapports sur l’enseignement primaire présentés annuellement au Conseil général (sous-séries 1 N et 535 W) fournissent d’intéressantes données statistiques.
Le taux de réussite est élevé et relativement stable : très souvent supérieur à 80 %, il atteint même (mais pour les candidates seulement...) 91 % à la session 1912. Il faut cependant rappeler que les candidats étaient sélectionnés (« présentés ») par leurs enseignants.
Le nombre des candidats est extrêmement variable : 911 en 1929 mais 2.539 en 1938, 1.982 en 1959 mais (le prestige du certificat d’études primaires semble être resté intact) 3.787 en 1969 ! Deux remarques jointes à ces chiffres sont éclairantes :
- en 1877, « 130 écoles ont présenté des élèves aux examens du certificat d’études primaires : ces examens paraissent avoir provoqué une vive émulation parmi les maîtres et les élèves » (1 N 64) ;
- en 1922, « sur 5.542 enfants des écoles publiques âgés de 12 ans au moins, 1.820 seulement se sont présentés, soit à peine le tiers, et il est des écoles qui ne présentent jamais un élève » (1 N 109).
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