Au XXIe siècle, peut-on imaginer les routes du Loir-et-Cher quand les voitures hippomobiles y régnaient en maîtres ?

Les automobiles étaient encore rares à la fin du XIXe siècle, mais on se préoccupa très tôt de réglementer le trafic de ces véhicules qui circulaient au milieu des piétons et des chevaux : limitation de la vitesse à 12 ou 15 km/h en ville (20 - 30 km/h à la campagne) et vérification des compétences de conduite des chauffeurs.

Dès 1893, le préfet de police de Paris exige un certificat de capacité, étendu à l’ensemble de la France par un décret du 10 mars 1899 « portant règlement relatif à la circulation des automobiles » : c’est le premier code de la route.

En Loir-et-Cher, c’est sur un cahier d’écolier que la préfecture inscrit le 26 juin 1899 le premier certificat du département, délivré au docteur Galand à La Ville-aux-Clercs ; nul doute qu’il s’agit pour le médecin d’utiliser sa voiture pour rendre visite à ses patients. En six mois, seuls 18 autres certificats seront demandés, aussi bien pour la conduite de voitures que pour celle de tricycles et quadricycles à pétrole. Les titulaires en sont généralement des notables : le bibliothécaire de la ville de Blois, Pierre Dufay, des châtelains de Sologne, des industriels comme en 1902, Georges Doliveux, administrateur de Poulain, et Paul Rousset, fabricant de chaussures qui, quelques années plus tard, sera propriétaire d’une limousine et d’un landaulet avec chauffeur.

En 1903, une habitante de Montoire, Marguerite Mahieu, est la première femme de Loir-et-Cher à obtenir le certificat.