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Lettre d’Hyppolite Normant au préfet sur le travail des enfants dans sa manufacture de draps, 8 août 1866.
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Abordant dans sa lettre au préfet le travail des enfants à la manufacture, qui était encore la règle générale au XIXe siècle, Hyppolite Normant justifie à sa manière leur absence d’instruction : « Sur 72 enfants de 8 à 12 ans que ma maison occupe, 25 ne travaillent que de 8 à 10 heures, reste 47 qui, si on les y obligeait à aller 4 heures par jour à l’école, ne pourraient plus être occupés, attendu que d’une part, les ouvriers qui les emploient ne pourraient s’accommoder de ce travail interrompu et qui du reste les rendrait beaucoup moins aptes à leur besogne ordinaire, vu la distraction, et puis, ceux obligés à revenir au travail quand leurs camarades iraient jouer auraient du dégoût (…) De ce qui précède il m’est démontré qu’il y a impossibilité d’utiliser ces enfants de cette manière ; et d’un autre côté ils appartiennent sans exception à des familles à peu près indigentes et le jour auquel ils cesseront de travailler, sera celui où ils ne pourront plus exister : souffrir de la faim ou mendier sera l’alternative ».
Le travail des enfants existait déjà sous l’Ancien Régime. Les petits aidaient principalement aux travaux des champs mais au XIXe siècle, leur condition s’aggrava comme celle de leurs aînés, avec l’industrialisation. Si la loi de 1841 fixa à 8 ans l’âge minimum requis pour le travail des enfants, seule la loi du 28 mars 1882 ordonnant l’école obligatoire de 6 à 13 ans parvint à faire reculer l’âge du travail dans les manufactures, même s’il fut difficile de l’imposer aux familles qui ne voyaient dans l’instruction de leur progéniture qu’un manque à gagner.
L’en-tête sur papier bleuté décline en quelques lignes les activités de la manufacture, avec une mention de la succursale parisienne de la rue de Rivoli, la médaille de l’Exposition universelle de 1855 présentant à l’avers le profil à droite de Napoléon III.
Ces en-têtes illustrés, à caractère commercial, imprimé sur les factures, bons de commandes, papiers à lettres et cartes de visite au XIXe siècle, ont sans doute préparé la vogue des annonces publicitaires, la réclame, qui s’élabore un peu plus tard avec les images de la chocolaterie Poulain à Blois.


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