Lettre autographe de Victor Hugo, adressée au vicomte Alcide de Beauchesne (1804-1873), Blois, 25 avril 1825.
AD 41, 1 J 502
[...] à votre ami absent. Votre prochaine lettre m’apportera de vos vers, que j’aimerai, j’en suis sûr, comme je vous aime.
J’avais le pied sur le marchepied de la chaise de poste, quand on m’a remis le paquet qui contenait vos deux lettres. J’ai répondu sur le champ au Vicomte quatre lignes. Je ne sais ce que j’ai écrit. C’était moins la croix qui me touchait que tout ce que vous m’écriviez, vous et lui. Reparlez-lui de moi, dîtes-lui qu’il n’a point appelé cette grâce royale sur la tête d’un ingrat, remerciez le en mon nom de la nomination de notre Lamartine, qui a été charmé comme moi de ses façons chevaleresques et de l’amicale noblesse de son accueil.
[Adieu], cher ami, le courrier va partir et je ferme cette lettre. Je n’ai plus de poëtes ici : mais tout est plein de poésie, la ville, son adm[irable] site, ses romantiques souvenirs, la petite maison aux contrevents verts que nous possédons et que nous eut enviée Rousseau, le double jardin dominé par le monticule des Druides, l’arbre de Gaston et le château de Blois, mon petit cabinet dont la vue est ravissante et l’épée de mon vieux père. Vous voyez que je suis heureux. Rien ne me manquerait si vous étiez ici, vous et quelques amis nobles et bons comme vous.
Je vous embrasse tendrement.
V[ict]or Hugo
Mon adresse est chez Mr le Comte [Hugo] à Blois
25 avril – Blois – mon père reçoit en ce moment une lettre tout aimable de Mr de la R. à laquelle il va répondre. J’ai écrit à Lamartine.